La justice française reconnaît pour la première fois un cas de bore-out : la cour d’appel de Paris a condamné la société Interparfums à verser plus de 50.000 euros à l’un de ses anciens salariés.

08 juin 2020

À l’inverse du burn-out, définissant un épuisement professionnel en raison d’un surcroît d’activité, le bore-out, qui désigne l’ennui en anglais, évoque une intense fatigue provoquée par l’absence de travail à effectuer. 

C’est une première en France. La cour d’appel de Paris a reconnu le bore-out comme une forme de harcèlement moral et condamné, la semaine dernière, la société Interparfums.

Les faits remontent à six ans. Le collaborateur du spécialiste français des parfums de luxe sous licence, alors responsable des services généraux, fait une crise d’épilepsie au volant de sa voiture. En arrêt maladie pendant six mois, à la suite de cet accident, il est licencié pour absence prolongée. Mais pour ce dernier, ce sont ses conditions de travail dégradées qui sont à l’origine de son malaise. Se voyant confier de moins en moins de missions, ou des tâches subalternes ne correspondant pas à sa qualification, il s’est senti mis à l’écart et a déprimé.

En 2018, le conseil des prud’hommes de Paris a considéré qu’au vu de cette situation, il était possible de «présumer de l’existence d’un harcèlement moral» ayant entraîné une altération de «sa santé physique et mentale».

Avec ce nouvel arrêt de la cour d’appel de Paris, s’ouvre une reconnaissance officielle du bore-out par la justice française. Une décision dont pourraient se saisir de nombreux salariés.