Les managers toujours divisés sur le télétravail

07 mars 2022

Près de la moitié des managers sont favorables au télétravail, soulève le nouveau baromètre de Malakoff Humanis publié le 24 février.
L’étude montre également une appétence des salariés et des dirigeants pour le travail en mode hybride.

Lire article complet 


Alors que le télétravail s’enracine dans les entreprises et que l’engouement des salariés et des dirigeants pour ce mode d’organisation ne se dément pas depuis le début de la pandémie, les managers restent quant eux encore très réticents sur ses bienfaits.

Selon les résultats du baromètre Malakoff Humanis sur le "télétravail et les organisations hybrides", 48 % des managers étaient ainsi favorables au travail à distance fin 2021 contre 54 % en 2019. « 43 % d’entre eux estiment que le travail à distance a complexifié leur posture de manager », précisent les auteurs du baromètre.

Pour cette population, les principales difficultés portent sur la diminution des échanges informels (37 %), le maintien de la cohésion d’équipe (36 %) et la gestion de la fragilité des collaborateurs (34 %). Toutefois, ils reconnaissent que ce mode de travail contribue à une plus grande autonomie des collaborateurs (30 %), à une baisse de l’absentéisme (23 %) et à davantage de satisfaction des salariés (23 %).



38 % des salariés pratiquaient le télétravail fin 2021

Depuis le début de la crise du Covid, le télétravail s’est pourtant imposé dans de nombreuses entreprises. Selon l’étude Malakoff Humanis menée auprès de 1 602 salariés et 451 dirigeants du secteur privé, 38 % des personnels sondés pratiquaient fin 2021 le télétravail, contre 34 % fin 2020, 41 % en mai 2020 et 30 % fin 2019.

La moitié d’entre eux travaillait à distance de manière contractualisée.
Le télétravail est en outre pratiqué en moyenne près de deux jours par semaine (3,6 jours en 2020 et 1,6 en 2019) et redevient un choix pour 68 % des salariés (59 % durant la crise).

En matière de compensation, seuls 18 % des salariés reçoivent des indemnités liées à cette pratique, et 23 % des dirigeants proposent des titres-restaurants pour les jours concernés. Globalement, les télétravailleurs estiment être dans de bonnes conditions de travail (86 %).


Travail en mode hybride

A l’avenir, près de la moitié des salariés sondés souhaite travailler en mode hybride. Principaux avantages selon eux : la flexibilité (86 %), une diminution de la fatigue physique (85 %), une amélioration du bien-être et de la santé (82 %) et une plus grande efficacité dans le travail (80 %).

De leur côté, 63 % des dirigeants pensent que cette nouvelle forme de travail va continuer à se développer, et 84 % souhaitent la déployer au sein de leur entreprise. Selon eux, cette organisation permet d’abord de répondre à une demande sociale (81 %), d’améliorer la productivité des salariés (69 %) et de renouveler les pratiques managériales (67 %). Viennent ensuite l’attraction et la fidélisation des talents (64 %), et la diminution de l’absentéisme (60 %).


Prérequis

Si le travail en mode hybride est plébiscité, il nécessite cependant quelques prérequis indispensables à sa réussite.

Salariés et dirigeants mettent ainsi en avant une qualité de réseau et de sécurité informatiques (respectivement 89 % et 96 %), une certaine souplesse par rapport aux règles collectives (87 % et 83 %) et une évolution des pratiques managériales (85 % et 75 %).

« Lorsqu’ils sont sur site, les salariés souhaitent disposer d’un bureau individuel ou d’espaces isolés permettant de se concentrer ou de passer des appels téléphoniques (37 %), tout en disposant également d’espaces de convivialité ou de lieux de rencontre pour des échanges informels (33 %) », indique l’étude.

Pour les managers, la bonne gestion d’une équipe en mode hybride suppose de maintenir le lien collectif pour éviter l’isolement et garder l’esprit d’équipe (45 %) ; gérer l’équilibre entre temps de travail collectifs et individuels (31 %) ; effectuer des points individuels réguliers (34 %) ; et veiller à la charge de travail des salariés (29 %).

« L’hybridation du travail est en phase expérimentale et les entreprises doivent faire preuve d’agilité pour s’adapter de façon permanente aux nouveaux enjeux de management et de santé au travail qui deviennent plus individuels que collectifs », avertit Malakoff Humanis.