La GPEC chez Schneider : Pour gérer les compétences ou pour accélérer les départs ?

21 janvier 2021


Depuis 2019 ce sont 4 accords de déclinaison de la GPEC qui ont été initiés par Schneider : Energy Management, France Opérations, GSC et maintenant c’est au tour de la Business Industrial Automation.

Aux yeux de la CFTC, il s’agit plus d’une opportunité pour supprimer rapidement des postes plutôt qu’une réelle gestion prévisionnelle des emplois et compétences.

Mise en perspective des 4 GPEC : plus d’un départ sur deux non remplacé

Depuis plusieurs années, la direction nous explique qu’il n’y a plus de plan stratégique, que la vision au-delà de 3 ans est impossible.

S’agit-il d’un manque de vision ou d’une vraie volonté de ne pas anticiper ?

En conséquence, Schneider adapte dans l’urgence ses ressources en utilisant des GPEC à répétition. Ce qui lui permet au passage de faire partir un maximum de salariés (les plus anciens et les mieux payés) avec un taux de remplacement très faible et de réduire ainsi sa masse salariale en France. Un chiffre auquel il faut ajouter les licenciements, les nombreuses ruptures conventionnelles et les départs naturels.



La GPEC Industrial Automation une soi-disant opportunité pour l’emploi …

Elle concerne 6 sites en France (Angoulême, Carros, Dardilly, Rueil, Grenoble, Pacy) ainsi que les agences commerciales qui accueillent des centres CAPA. Cela représente 1070 personnes qui travaillent dans cet environnement et environ 8000 dans le monde. Pour 136 postes supprimés il n’y aura que 68 embauches.

Avec une pyramide des âges très déséquilibrée, un ratio femme/homme en dessous de la moyenne de Schneider, l’activité Industrial Automation présente beaucoup de faiblesses. La GPEC ne sera pas suffisante pour mettre cette BU au niveau des autres, ni pour améliorer durablement la situation.

Si Schneider avait réellement une vision stratégique pour IA, elle investirait massivement et rapidement dans cette activité.

Les dispositifs mis en place sont identiques à ceux des GPEC précédentes à l’exception du cumul PASS retraite + rachat de trimestres, la direction argumentant que la procédure est trop longue.

La CFTC demande à la direction d’autoriser les salariés à partir en PASS retraite avec l’engagement de racheter les trimestres manquants pendant les 24 mois du congé.

Pour la CFTC, le taux de remplacement de 50% est insuffisant, il ne reflète pas la volonté stratégique de Schneider pour réussir sa transformation sur les métiers du digital et du contrôle industriel.

Il serait temps que Schneider anticipe et ajuste sur un horizon long-terme ce que seront les emplois de demain et d’éviter ainsi de désorganiser des services entiers.

La CFTC ne s’opposera pas à cette GPEC si des points d’amélioration sont apportés lors de la dernière réunion et dénonce, encore une fois, les suppressions de postes en France.


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