Des pénuries d'approvisionnement de matière premières qui vont impacter les salariés du groupe

19 mai 2021


Après 14 mois d’une période anxiogène pour les salariés et en plein redémarrage économique, les entreprises font face à une nouvelle crise : une pénurie sans précédent sur les matières premières et les emballages. Le phénomène est accentué par le redémarrage rapide de la Chine, des Etats-Unis et de l’Europe.

Les salariés en production sont mis encore une fois à contribution

Les ruptures d’approvisionnement, notamment sur les matières plastiques auront pour conséquence un ralentissement de la production voire l’arrêt de certaines lignes.
Ces ruptures, ponctuelles, vont probablement durer jusqu’à septembre et toucheront les sites de : Mastertech, Beaumont le Roger, Dijon, Le Vaudreuil, Chasseneuil et Angoulême.



Cet accord, dont les négociations commencent, sera utilisé, s’il est signé, pour passer le cap de la pénurie. Il s’appliquera jusqu’à fin 2021 et vient en complément des accords déjà existants.

Toutes les fonctions support vont être sollicitées pour sécuriser le business

Le manque de matières premières et les hausses de prix que cela va générer, impactent particulièrement les activités de la basse-tension terminale, de la basse tension de puissance (Acti9 et Compact/Masterpact ...) et d’autres usines produits principales contributrices de la marge.
Tous les services seront engagés pour garantir le business :

La logistique :
Les équipes sont déjà en première ligne, et doivent jongler avec les problèmes de livraison. Elles subissent en parallèle des réorganisations importantes :
« Réorganisation des flux intercontinentaux » et « Transformation des fonctions supports GSC » entreprises début 2021 qui n’ont qu’une seule ligne conductrice, à savoir l’optimisation des coûts. Ces réorganisations risquent de déstabiliser les services au moment où ils devraient se concentrer sur leur métier.
Les services achats :
Après avoir cherché à optimiser et réduire le nombre de fournisseurs, il faut travailler dans l’urgence à en trouver de nouveaux, tout en contenant les prix d’achats et en s’assurant de la fiabilité des délais de livraison.
Les services techniques des LoB :
Ils vont devoir requalifier dans l’urgence de nouvelles matières et de nouveaux fournisseurs en garantissant que la qualité et les performances des produits soient maintenues.
Les services marketing :
Ils vont devoir user de persuasion pour convaincre les pays d’augmenter les prix de vente pour préserver les résultats.
Les vendeurs :
Ils sont en face des clients excédés par les problèmes de livraison et doivent augmenter les prix en préservant la relation client.

Cette gestion de crise est la conséquence d’une politique industrielle focalisée sur la réduction des coûts qui a eu pour effet la diminution du nombre de fournisseurs et la dispersion des unités de production dans le monde.

Les entreprises paient, en 2021, le prix d’années de délocalisations uniquement guidées par les profits

Les premières délocalisations ont eu lieu dans les années 1970, tout d’abord des industries lourdes suivies du textile et de nombreux secteurs vers le continent asiatique. Ces transferts ont rendu les entreprises européennes dépendantes de cette zone dans presque tous les secteurs.
L’Asie a largement profité de cette opportunité pour se développer. Elle est aujourd’hui leader sur de nombreux marchés et fournit le reste du monde.
Cette domination technologique et industrielle lui permet d’être un acteur incontournable du commerce mondial.
Cette hégémonie s’exerce sur la production mais également, de plus en plus sur la R&D. Les entreprises asiatiques ont une telle maitrise sur certains secteurs de pointe ( ex : des composants électroniques) que les investissements pour un nouvel entrant sont colossaux, l’Union Européenne commence à s’en rendre compte.
Par exemple : Au pied du mur sur l’approvisionnement de puces électroniques, l’Union Européenne vient de réagir et étudie la manière de limiter sa dépendance sur les semi-conducteurs en réinvestissant.
Pour la CFTC, Schneider doit limiter sa dépendance à l’Asie et rééquilibrer sa R&D et sa production vers l’Europe. Le groupe doit également privilégier la proximité pour son portefeuille de fournisseurs.
Schneider, élue « Entreprise la plus durable du monde en 2021 » (Novethic) devrait mettre en place un plan ambitieux en R&D et intégrer encore plus le développement durable dans la conception de ses produits. Produire au plus près des clients limiterait également les transports polluants dont le coût devient exorbitant.



Les nouvelles prévisions du groupe ne prennent pas en compte les incertitudes

Même si les prévisions de croissance mondiale sont bonnes pour 2021, augmenter le niveau d’EbitA sera difficile.

Pour la CFTC la révision à la hausse des prévisions économiques du groupe est incompréhensible.



Pour la CFTC l’accord de flexibilité doit intégrer des contreparties pour les salariés en production et ne doit pas mettre en péril l’équilibre vie privée / vie professionnelle.


Pour la CFTC la direction doit réviser sa stratégie et intégrer les développements humains et durables dans ses décisions et pas seulement les aspects financiers.




ImpactSurLesSalariesDesRupturesDeMatieresPremieres17Mai2021 ImpactSurLesSalariesDesRupturesDeMatieresPremieres17Mai2021