Les résultats de Schneider viennent d’être publiés, l’entreprise affiche une santé financière exceptionnelle : croissance en hausse de 4,2%, EBITA à 15,6 % (+8,7 %), dividende de 2,55€ (+8,5 %) versus un STIP moyen à 115 % pour les I&C.
· Performance collective : des objectifs inatteignables qui ont permis de restreindre le montant distribué
La stratégie de la direction est claire : elle consiste à imposer aux salariés des objectifs déraisonnables par rapport aux annonces du marché, pour ensuite jouer avec le management call et atteindre le montant permettant d’afficher l’EBITA ciblé.
Pour exemple, l’indicateur de croissance organique groupe était fixé à 6,5 % pour les salariés, alors que l’annonce faite aux actionnaires se situait entre 3 et 5 %. C’est cet indicateur en particulier qui a fait chuter à 106,7 % la part collective du STIP alors que, en parallèle, avec une croissance réalisée de 4,2 %, le cours de l’action s’est envolé jusqu’à atteindre 105 €.
Face à ce faible niveau de STIP incompréhensible pour les I&C, la direction a sorti son joker (le management call) et rajouté +25,4 points pour atteindre une part groupe à 132,4 %, probablement pour rendre la pilule plus facile à avaler.
· Part individuelle : des pressions sur les managers pour que la moyenne soit à 100%
La direction a donné des directives et a mis les managers sous pression avec un barème quasiment imposé, en fonction de la notation du salarié lors de son entretien annuel. Pour finaliser l’atteinte de l’objectif à 100%, ce sont les RH qui ont exécuté les derniers ajustements.
Les managers n’ont clairement plus les moyens de récompenser les salariés : pour donner à un, ils doivent prendre aux autres. Les salariés sont démotivés, ils ne comprennent plus les règles. Le système semble tellement dévoyé qu’il en devient contreproductif.
Avec une moyenne de part individuelle distribuée à 102 %, force est de constater que le système est bien rôdé.
Le STIP est une composante importante du salaire et à ce titre l’arbitraire ne peut y avoir sa place
· L’opacité du STIP perdurant, la CFTC poursuit son action en justice !
A ce sujet, la direction a demandé à la CFTC de lever l’assignation mais sans proposer de contreparties pour les salariés lésés. D’après nos sources, il semblerait que d’autres entités dans le groupe aient également dénoncé ce système.
Pour la CFTC la direction devrait :
- Revenir à un système qui soit loyal et équitable pour que chaque salarié soit évalué en fonction de sa contribution et de sa performance sans quota ni ajustement, avec des objectifs connus, chiffrables et atteignables.
- Intégrer le STIP cible au salaire pour ceux qui le souhaitent
