La Chine au centre de l’assemblée générale de Schneider Electric

10 mai 2022

L’équipementier électrique tenait, ce jeudi, son assemblée générale des actionnaires. Celle-ci s’est déroulée après des résultats 2021 record, mais dans un contexte délicat, puisque les restrictions sanitaires ont perturbé l’activité en Chine.

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(...) Le président a qualifié l’exercice de « référence, car atteignant des plus hauts historiques », avec un chiffre d’affaires de 29 milliards d’euros et un résultat net qui a doublé.

Attendu sur ce thème par les actionnaires, le dirigeant a exprimé sa vision de l’instabilité qui caractérise le contexte actuel. Le premier sujet d’inquiétude est évidemment la guerre en Ukraine, pour laquelle M. Tricoire s’est voulu rassurant. Il a assuré « soutenir les 500 collaborateurs associés au groupe », avec plus de 2,5 millions d’euros déployés pour les protéger.

Il a aussi rappelé l’objectif de « rétablir l’approvisionnement d’énergie dans le pays », qui fait logiquement face à des complications depuis le début de la guerre. En Russie, la priorité de l’entreprise est de « transférer ses opérations [dans le pays] à l’équipe dirigeante locale », impliquant une dépréciation de 300 millions d’euros dans ses comptes.

Le président est également revenu sur les pénuries d’approvisionnement, notamment pour les composants. Sur ce point, le groupe compte adopter une stratégie plus régionale, en approfondissant les relations avec ses fournisseurs, car « lorsqu’il y a des difficultés logistiques, il est plus simple de les gérer au niveau local ».

La Chine était d’évidence un motif de préoccupation pour les actionnaires.
Une question a été posée sur les perspectives de Schneider à court et moyen terme dans cette région, notamment en ce qui concerne le confinement envisagé à Pékin, et les restrictions à Shanghai.
 Jean-Philippe Tricoire a rappelé que la zone géographique était très importante « puisque c’est le deuxième pays de l’entreprise en termes de business derrière les Etats-Unis ».
Il souligne les allègements sanitaires qui devraient intervenir à Shanghai au cours du mois de mai.
Schneider Electric devrait profiter de ces assouplissements « puisque le groupe est sur liste blanche des autorités, donc jouit d’une bonne réputation, et pourra ainsi être parmi les premiers à remettre ses usines en route ».
Le trimestre y sera négatif, mais le président-directeur général compte sur « une Chine en croissance en 2022 ».

 Outre le sujet sanitaire, la décroissance de la démographie chinoise a également été abordée pour le plus long terme, ce à quoi M. Tricoire a répondu : « Le pays a une classe moyenne qui se développe très rapidement, et encore la moitié de la population chinoise n’a pas eu accès au développement entamé dans les années 1980. Cela représente un potentiel phénoménal pour Schneider, qui compense largement les problèmes démographiques ».

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Cette assemblée a été l’occasion d’évoquer les prévisions du groupe, après un très bon début d’année.
La croissance du volume d’affaires est de 10%, à 7,6 milliards d’euros fin mars. La directrice financière, Hillary Maxson, prévoit par ailleurs une augmentation de la demande en 2022 pour les deux secteurs d’activité.

Pour le reste, les prévisions établies précédemment sont confirmées. Schneider Electric envisage toujours, entre 2022 et 2024, une croissance du volume d’activité comprise dans une fourchette de 5% à 8% par an.
L’entreprise envisage également une hausse de l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) comprise entre 30 et 70 points de base par an.

A plus long terme, la directrice financière a rappelé « un relèvement des objectifs grâce au mix d’activités et au levier opérationnel », qui porterait la croissance à plus de 5% par an.