Les salaires des Français ont augmenté en 2022 mais moins que l’inflation

05 septembre 2022

La hausse des rémunérations est deux fois moindre que celle des prix.

Lire l'article complet ici

Selon qu’on voit le verre à moitié plein ou à moitié vide, on peut y lire une bonne ou une mauvaise nouvelle pour les salariés français : deux enquêtes publiées ce mercredi 31 août confirment que les budgets consacrés par les entreprises aux augmentations de salaires sont bien repartis à la hausse en 2022, sans pour autant rattraper le niveau de l’inflation à 5,8 % sur un an en août.
Selon le cabinet de conseil en ressources humaines LHH, qui a interrogé 180 entreprises représentant plus d’un million de salariés, la hausse médiane atteindrait même un plus haut depuis dix ans, à 3 %. C’est 0,5 % de plus que les prévisions de janvier.

Pour le cabinet Deloitte, dont l’enquête porte sur autant de salariés, répartis en 300 entreprises, la hausse est légèrement moindre (+ 2,5 % toutes catégories socioprofessionnelles confondues), renouant seulement avec les niveaux d’avant-crise. L’augmentation concerne tous les secteurs d’activité, détaille LHH, avec un budget pour les négociations annuelles obligatoires (NAO) légèrement supérieur dans l’industrie (3,15 %) et dans l’informatique (4 %) mais inférieur dans le secteur tertiaire financier (2,5 % après 1,4 % en 2021).

(...)


Primes défiscalisées

« On parlait d’une situation imprévisible lors de la crise sanitaire, mais celle que l’on vit aujourd’hui est potentiellement structurelle. On ne sait pas quand s’attendre à un retour à la normale. Cette expression même a-t-elle encore un sens ? Les considérations que l’on pouvait avoir il y a un an sont en grande partie remise en cause par le contexte actuel », souligne Delphine Landeroin.

Pour répondre aux attentes des salariés en termes de pouvoir d’achat sans trop s’engager sur l’avenir, les entreprises interrogées ont eu recours à diverses stratégies. Elles sont plus nombreuses à avoir eu recours aux primes défiscalisées et désocialisées pour le pouvoir d’achat (PEPA) : 57 % dans le panel de LHH, 29 % dans celui de Deloitte. Certaines, constate LHH, ont aussi adopté des mesures pour faire face à la hausse des prix du carburant, et 13 % avaient prévu une clause de revoyure et ont donc été amenées à renégocier, et donc rehausser, le budget d’augmentation de salaire prévu initialement.

Deloitte souligne par ailleurs que les dispositifs de salaire variable ont été « largement contributifs » cette année, avec plus de salariés bénéficiaires et des niveaux de bonus plus élevés. Mais remarque que l’égalité femme-homme n’avance pas : les écarts salariaux constatés en 2022 (3,7 %) sont identiques à ceux de 2021, et proches de ceux d’il y a cinq ans (3,3 %). Les deux études s’accordent, enfin, pour dire que les budgets NAO seront en hausse en 2023, avec des prévisions médianes à 3,5 %.