Après 2021 année de reprise économique post-covid, l’année 2022, impactée par le contexte géopolitique mondial est marquée par le retour de l’inflation et par un ralentissement économique dans certains secteurs. Pour autant, dans ce panorama, Schneider se porte bien. 

Les négociations salariales commencent. Quelle est la situation réelle pour les salariés de Schneider ?
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Avec une moyenne de 5,22% d’inflation, la France a le taux le plus bas en Europe

Le niveau d’inflation en France est très en deçà de la moyenne en Europe qui se situe à plus de 10%.
Mais si l’inflation est « modérée » en France c’est grâce au bouclier tarifaire qui a limité la hausse de l’énergie à 23% en moyenne alors qu’elle est en réalité de 120% (source Bercy) et que les français finiront par payer !

En 2022, les dépenses des salariés ont été fortement impactées car plus de 40 % des dépenses contraintes des français sont générées par le logement (yc énergie), l’alimentation et les transports.

La plus forte hausse en 2022 est imputée à l’énergie (+23%), le deuxième poste concerne l’alimentation (+12 %) en moyenne avec une hausse encore plus élevée sur les produits de base.

L’INSEE estime la perte de pouvoir d’achat des français à 720€ en moyenne vs 2020 (période du  01/2021 et 06/2022), à 910€ pour les personnes en zone rurale et à 580€ pour les personnes qui vivent en région parisienne

2023 : Des perspectives peu réjouissantes avec une inflation qui va rester soutenue !

Avec une prévision d’inflation pour 2023 supérieure à 5 % en moyenne et à 7% en début d’année, la situation financière des salariés va encore se dégrader :

• La grande distribution craint un « tsunami » sur les prix après les négociations de janvier
• La fin de la remise de 10 centimes sur l‘essence
• La hausse des tarifs réglementé du gaz + 15% en janvier
• La hausse de l’électricité + 15% en février
• La hausse des tarifs de Schneider de 4% au 1er janvier 2023.

Les augmentations de salaires doivent couvrir l’inflation ET récompenser les salariés !
Schneider a les moyens de récompenser ses salariés 

Avec une masse salariale de Schneider en France de plus d’un milliard d’euros, la direction considère les augmentations potentielles comme un risque pour le résultat 2023 alors que c’est une juste reconnaissance du travail effectué et un facteur de motivation.
Sur 6 ans, les salaires Schneider ont juste compensé l’inflation (13% AG+AI+ égalité H/F inclus) alors que les résultats du groupe ont augmenté de 50% sur la même période. 
Schneider sait « mettre à la main à la poche », pour preuve : le rachat de 41% d’AVEVA pour 4 milliards d’euros

Dans la publication des résultats du 3^ième trimestre, le groupe a annoncé une croissance supérieure à 12% et le COMEX confirmait les objectifs de fin de croissance et d’EBITa pour 2023.​

Les incertitudes de 2023 ne doivent pas servir de justification à la limitation des augmentations salariales !

Dans son introduction aux NAO, la direction met en avant une potentielle dégradation de la conjoncture en 2023 :

• Une croissance du PIB français à 0,7 % pour la prévision la plus optimiste
• la persistance de l’inflation sur les matières premières
• les impacts des surcoûts de l’énergie dans les sites

Mais que valent ces arguments face aux réalités subies par les salariés en 2022 ?​

Le risque de la « spirale inflationniste », encore un prétexte pour limiter les hausses de salaires !

Le syndrome de la spirale inflationniste, théorie qui consiste à dire que la hausse des salaires alimente l’inflation (théorie contestée en 2022 par le FMI) n’est pas un argument recevable dans le cadre d’une inflation causée principalement par la crise de l’énergie.

Les entreprises acceptent de lâcher des primes pour calmer les revendications, cela ne règle pas le problème sur la durée, car en cas de baisse de l’inflation, il est peu probable que les prix baissent aussi !
D’ailleurs a-t-on déjà vu Schneider augmenter ses prix pour les baisser ensuite ?

Pour la CFTC, la NAO 2023 doit avoir un double objectif :

• une compensation de l’inflation avec une augmentation générale pour tous​ ET

• une enveloppe d’augmentations conséquente pour récompenser le travail accompli et l’investissement des collaborateurs à hauteur de la performance de l’entreprise